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Reconnaissance officielle de la LSF | 2004-03-31

« Pour la première fois, la langue des signes française est reconnue comme langue à part entière par un amendement voté au Sénat. Elle pourra être choisie comme langue vivante au baccalauréat. » ()

Handicap. Un petit signe pour les sourds

Pour la première fois, la langue des signes française est reconnue comme langue à part entière par un amendement voté au Sénat. Elle pourra être choisie comme langue vivante au baccalauréat.

C'est une avancée historique et symbolique. Pour la première fois, la langue des signes française (LSF) a été reconnue, par un amendement adopté à l'unanimité au Sénat, le 1er mars, comme langue à part entière. "C'est un geste important vis-à-vis de la communauté sourde, active et combative, qui revendique le droit à la différence, souligne le secrétariat d'État aux personnes handicapées. La LSF existe. Ne pas la reconnaître c'était affirmer le contraire ; il n'y a pas de raison." Si l'Assemblée nationale valide l'amendement, la LSF pourra être enseignée au lycée et choisie comme langue vivante au baccalauréat.

"Nous sommes très satisfaits de cette reconnaissance, se réjouit la directrice d'un établissement pour jeunes sourds. Cela permettra d'évaluer l'enseignement de cette langue comme dans les autres matières. C'est un gage de qualité pour nos élèves, puisque les professeurs seront professionnalisés ; ils auront un diplôme reconnu et suivi des cours de pédagogie. "Une révolution pour une langue" clandestine "qui ne s'apprend pas en tant que telle, mais "par mimétisme". Le président de l'Union nationale pour l'insertion sociale des déficients auditifs, Jérémie Boroy, tempère : "C'est un non-événement. Cette reconnaissance est évidemment une excellente chose, mais elle n'est pas suffisante puisqu'elle l'est uniquement dans l'éducation. Il faudrait qu'elle s'accompagne d'un véritable plan d'action du gouvernement pour développer la LSF."

Nicolas About, sénateur à l'origine de l'amendement, espère susciter des vocations d'interprètes, aujourd'hui peu nombreux : une centaine d'interprétants, et environ 1 600 personnes enseignant dans cette langue. En incitant des jeunes à l'apprendre, il souhaite avant tout éviter que les malentendants ne soient "exclus" du reste du monde. Cette exclusion demeure un sujet sensible, car les moyens pour l'éviter font débat. Les querelles perdurent entre les partisans de la LSF, pratiquée par 400 000 à 500 000 sourds, et ceux de l'oralisme, phonétique. "Il faut donner le maximum d'outils aux sourds pour pouvoir communiquer", estime Marie-Thérèse Boisseau, secrétaire d'État aux personnes handicapées. Elle plaide pour l'oralisme dès que les enfants sont en âge de le pratiquer pour " ne pas les enfermer dans la langue des signes, favoriser leur communication avec les entendants " et éviter les communautarismes. Un avis que ne partagent pas des associations comme International Visual Theatre, la troupe de théâtre dirigée par la comédienne Emmanuelle Laborit, qui fait aussi de la formation en LSF.

Sensible, le débat sur la langue des signes s'explique par son histoire douloureuse. Elle a été interdite dans les écoles pendant un siècle jusqu'en 1975, où elle est devenue tolérée. En 1991, la loi Fabius la réhabilite, sans toutefois la reconnaître sur le plan législatif. Il aura fallu attendre jusqu'à aujourd'hui pour que ce soit chose faite. Reste à attendre la décision de l'Assemblée nationale, qui se prononcera début avril.

Faustine Vincent.


Projet de loi adopté par le Sénat le 1er mars 2004 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

Section 3 bis

L'enseignement de la langue des signes

Art. L. 312-9-1. - La langue des signes française est reconnue comme une langue à part entière. Le Conseil supérieur de l'éducation veille à la diffusion de cette langue au sein de l'administration et des établissements d'enseignement scolaire, ordinaires et spécialisés. Elle peut être choisie par les élèves comme « langue vivante étrangère » ou comme matière optionnelle au baccalauréat, ainsi qu'aux examens et concours publics. »

    Source : http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-03-30/2004-03-30-391009(valider les liens) et http://www.senat.fr/(valider les liens)
    Posté par gb